Bonjours, Vous voulez dire que j’ai tordu la norme local de votre pays pas « la réglementation ». La vérification de la stabilité au renversement n’est pas traitée par la même manière dans tous les règlements du monde. Y a beaucoup de règlements qui traitent la stabilité au renversement directement à travers un coefficient de sécurité SF= Ms/Mr. Je vous cite deux règlements : 1-Le IBC2021 (International building code version 2021) : 2-Le RPA2024 (Règlement Parasismique Algérien RPA2024) : Donc ce que vous appelez « tordre la réglementation » n’est en réalité qu’une tentative de redressement de votre raisonnement pour comprendre que même si les règlements ne traitent pas les choses de la même manière, le résultat finale est le même. Pour Mr=P*e : c’est les conditions d’équilibre entre les actions et les réactions qui m’ont permettent de l’écrire. sachant que : Mr : Moment renversant représentant le moment totale appliqué après résolution de toutes les forces (verticales et horizontales) par rapport au centre géométrique de l’interface semelle-sol (voir figure ci-dessus). P : est la résultante des forces verticales. R : est la réaction du sol due à l’action de Mr et de P. L’équilibre ==> R=P et R*e=Mr ==> Mr=P*e. En adoptant la distribution uniforme de Meyerhof, on peut aussi calculer la contrainte due à Mr et P (pour une semelle de longueur L=1.00m) comme suit : σ = R / B’ avec B’= B-(2*e) et R=P ==> σ = P/ (B-2*e). **************************************** Pour Ms=P*B/2 : C’est ‘’le calcul de la valeur limite du moment stabilisant’’ qui m’a permet de l’écrire. Si je pose (voir figure ci-dessous) : Mst : le moment stabilisant (résistant) associée à la résistance de l’interface semelle-sol (attention ce n'est pas Ms) ; q : La contrainte associée à la résistance du sol ; Rst : La force verticale associée à la résistance du sol. Si on adopte la distribution uniforme de Meyerhof on obtient (pour une semelle de longueur L=1.00m) : Rst = P = q*Bst’ ==> Bst’=P/q ; Mst = Rst d = P * ((B-Bst’)/2) = P/2 * (B – P/q) ==> Mst = P * B/2 * (1 – P/(B*q)) Comme pour toute section travaillant en flexion composée, le moment résistant dépend de l’effort axial sollicitant. Donc ce moment Mst est associée à la résistance de l’interface semelle-sol et il est analogue au moment résistant d’une section en béton non armé. Naturellement Mst augmente en augmentant la contrainte associée à la résistance du sol q. Mais il faut remarquer dans la formule de Mst que lorsque q tend vers une valeur très grande (infini) Mst tend vers une valeur limite (indépendante de q): (Limite de Mst lorsque q tend vers l'infni) = Ms =P*B/2. Il est très important de remarquer que contrairement à Mst, Ms n’est pas associé à la résistance du sol mais plutôt à la stabilité de la fondation. Lorsque le moment renversant Mr est proche de cette limite (Ms) on risque une amplification importante des contraintes suivis d’un effondrement par renversement en corps rigide de l’ensemble semelle-superstructure. Cette amplification est quantifiée à travers un coefficient d’amplification qui dépend d’un seul paramètre dit "indice de stabilité au renversement" qui n’est autre que le rapport Ms/Mr. Pour clarifier cette notion de coefficient d’amplification je reprends la formule de la contrainte que je l’ai écrit ci-dessus : σ = P/ (B-2*e) = P/B * [ 1 / (1-(2e/B))] On remarquer que la contrainte est le produit d’un terme en vers qui représente « la contrainte due à un chargement centré » et un terme en jaune qui représente le coefficient d’amplification due à la présence du moment Mr (l’excentrement). Donc le coefficient d’amplification est : A = 1 / (1-(2*e/B)) sachant que 2*e/B n’est autre que Mr/Ms (l’inverse de l’indice de stabilité). Donc : A = 1 / (1-Mr/Ms). En traçant la variation de A en fonction de Ms/Mr on obtient la courbe suivante : On voit clairement qu’à partir du point Ms/Mr = 1.5 , la pente de la courbe augmente brusquement ce qui signifie qu’une légère erreur (due par exemple a une sous-estimation des actions ou au non-respect des tolérance constructifs) sur la valeur de Ms/Mr va engendrer une amplification importante de la contrainte, le bord comprimé de la semelle tasse ce qui engendre une rotation de la semelle et une augmentation de l’excentrement (décalage du point d’application de la force verticale) et le phénomène se poursuit jusqu’au basculement totale en corps rigide de l’ensemble semelle-superstructure. Donc Ms / Mr = B/(2*e) : est un indice associé à la stabilité. Alors que Mst / Mr : est un indice associé à l’état limite de résistance du sol ; Je ne sais pas si vous me permettez maintenant d’écrire : (Ms / Mr > 1.5 <==> e/B < 3) ou pas encore ? À proprement parler : vous n’arrivez pas à distinguer entre « vérification de résistance » et « vérification de stabilité ». Si non Mr et Ms existent et j’ai montré ci-dessus comment ils sont proprement calculés. Je ne sais pas si vous avez des références autres que Guerrin et Sangléra ? Mais pour ces deux, il faut avoir le courage de dire qu’ils n’ont, malheureusement, pas pu déchiffrer la signification de ce rapport Ms/Mr. Ils cherchent à écrire l’équation d’équilibre par rapport à un point de rotation perdu alors que Ms ne représente pas un moment qui équilibre un autre moment, il s’agit plutôt d’un moment critique (analogue à l’effort normale critique d’Euler utilisé pour évaluer le risque d’instabilité au flambement). C’est une valeur limite qu’on ne peut jamais l’équilibré mais qui permet de définir l’intervalle de sécurité relative au risque d’instabilité au renversement. Vous pouvez aussi continuer à utiliser le critère de l’excentrement sans oublier qu’il n’est pas le seul critère à respecter. Pas du tout. Mr=P*e et Ms = P*B/2. Salutation à tous les 3 (3=vous, Guerrin et Sangléra). و العلم عند الله تعالى