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posté par OmdaGéo

1- Les roches ignées (magmatiques)

Les magmas originent tous du manteau. Les roches magmatiques, issues de

la cristallisation des magmas, devraient donc avoir toutes la même

composition. Ca n'est pas le cas. Pourquoi? Pour bien répondre à cette

question, il est essentiel de

connaître deux processus importants: la cristallisation

fractionnée et la fusion partielle.

La cristallisation fractionnée.

Comme on l'a vu plus haut, la cristallisation fractionnée,

c'est-à-dire le fait que la cristallisation des silicates dans un magma

se fasse dans un ordre bien défini, selon la suite réactionnelle

de Bowen, produit des assemblages minéralogiques différents :

ultramafiques, mafiques, intermédiaires et felsiques. Ces quatre

assemblages définissent quatre grands types de roches ignées.

2.17.jpg

Prenons comme exemple la cristallisation d'un magma qui refroidit dans une chambre magmatique (schéma ci-dessous).

2.17aaa.jpg

Les critaux ne vont pas se former tous en même temps comme l'exprime la

série de Bowen. Les premiers minéraux à cristalliser seront évidemment

les minéraux de haute température, olivine d'abord, pyroxènes et

amphiboles ensuite. Ces cristaux vont se former dans le magma et vont

sédimenter vers la base de la chambre magmatique pour former une roche

riche en olivine, pyroxène et amphibole, une roche ignée mafique, un

gabbro par exemple (roche ignée "A" sur le schéma). Le liquide résiduel

sera donc appauvri en ces minéraux; on aura donc un magma de

composition différente de sa composition initiale. Ce magma aura une

composition disons intermédiaire

2.17bbb.jpg

Si ce magma est introduit dans une chambre secondaire (schéma

ci-dessus) et qu'il poursuit son refroidissement, les premiers minéraux

à cristalliser seront les amphiboles, les biotites, le quartz et

certains feldspaths plagioclases, ce qui produira une roche ignée

intermédiaire, une diorite par exemple (roche ignée "B" sur le schéma).

Si ce magma fait son chemin jusqu'à la surface, on aura des laves

andésitiques. Ainsi, à partir d'un magma de composition donnée, on peut

obtenir plus d'un type de roche ignée.

Le nom des roches ignées.

L'assemblage ultramafique donne lieu à une roche particulière,

composée presqu'exclusivement d'olivine, avec un peu de

pyroxènes, une roche très peu abondante à la surface

même de la terre, la péridotite. Cette dernière

constitue principalement le manteau. L'assemblage mafique donne des

basaltes ou des gabbros, des roches qui sont riches en

pyroxènes et en feldspaths plagioclases calciques, avec possiblement une

petite quantité d'olivine ou d'amphiboles. L'assemblage

intermédiaire constitue les andésites et les

diorites. Ce sont des roches composées d'amphiboles et de

feldspaths plagioclases dont le contenu en calcium et sodium est

intermédiaire entre les deux pôles, avec possiblement un peu de

quartz et de biotite. Pour sa part, l'assemblage felsique fournit des

rhyolites et des granites dont la composition principale est le

quartz, le feldspath potassique et le feldspath sodique, avec un peu de micas

comme la biotite et la muscovite.

Le tableau qui suit présente de façon un peu plus précise

que la figure précédente la composition des roches ignées.

2.18.jpg

La différence entre basalte et gabbro, andésite et diorite,

rhyolite et granite, ne se situe pas au niveau de la composition qui est la

même pour chacune des paires, mais au niveau de la cristallinité,

soit la taille des cristaux. Un magma qui s'introduit dans la croûte

terrestre peut se frayer un chemin jusqu'à la surface et donner lieu

à des coulées de laves qui, en cristallisant, forment des corps

extrusifs : volcans sous-marins ou volcans continentaux. Le magma peut aussi

rester coïncé dans la croûte et y cristalliser pour former

des corps intrusifs. La cristallisation à la surface de la croûte

est rapide, ce qui produit de très petits cristaux; la roche

résultante sera une roche à fins cristaux qu'on ne distingue

généralement pas à l'oeil nu (aphanitiques), même

à l'aide d'une loupe. Par contre, lorsque le magma cristallise à

l'intérieur de la croûte terrestre, l'abaissement de sa

température est lent et, pour simplifier, plus la cristallisation sera

lente, plus les cristaux seront gros, généralement bien visibles

(phanéritiques). On a donc deux grands groupes de roches ignées:

les roches ignées extrusives, à fins cristaux, et les roches

ignées intrusives, à cristaux grossiers. Les magmas ultramafiques

sont ceux qui se forment en toute fin de fusion partielle et n'atteignent

jamais la surface; de là le manque d'un équivalent extrusif

à la péridotite.

La fusion partielle.

Le processus de fusion partielle est en quelque sorte l'inverse du processus de

cristallisation fractionnée. Si on augmente progressivement la

température d'un matériel solide composé d'un assemblage

de minéraux silicatés, cet assemblage passe entièrement ou

partiellement de la phase solide à la phase liquide. Pourquoi

partiellement? Parce que, comme dans le cas du refroidissement d'un magma

où tous les minéraux ne cristallisent pas tous en même

temps, ceux-ci ne fondent pas non plus tous en même temps lorsqu'ils sont

chauffés. A une pression donnée, le point où un

minéral passe de sa phase solide à sa phase liquide est sa

température de fusion (qui est la même que la température

de cristallisation; une question de point de vue). Si on augmente

progressivement la température d'un assemblage solide de silicates, les

premiers minéraux à fondre sont les minéraux de basse

température, ceux qui se situent au bas de la suite de Bowen,

c'est-à-dire, le quartz, les feldspaths potassiques et sodiques, et la

muscovite. La fusion n'est alors que partielle, puisqu'on obtient un

mélange de solide et de liquide, une sorte de "sloche" (nos amis français diraient gadoue). Dans ce cas-ci,

la phase liquide possède une composition felsique (quartz, feldspaths

potassique et sodique, muscovite), alors que la phase solide est

composée de cristaux de plagioclase calcique, de biotite, d'amphibole ou

de pyroxène, selon la composition du solide originel. Si ce liquide est

extrait du mélange et remobilisé (introduit le long de fractures

ou dans une autre chambre par exemple), ce magma felsique formera, en

cristallisant, des rhyolites ou des granites, selon qu'il atteigne la surface

ou demeure à l'intérieur de la croûte. Avec une

augmentation de la température, les plagioclases de calcicité

intermédiaire, les biotites et les amphiboles seront à leur tour

fondus et produiront un magma intermédiaire; et ainsi de suite pour les

autres minéraux, jusqu'aux olivines, si évidemment le

mélange silicaté originel en contenait.

On voit bien ici le principe de la fusion partielle : à mesure de

l'augmentation de la température, il se produit une séparation en

deux phases, une phase liquide et une phase solide, le tout formant une sorte

de sloche, soit des cristaux solides qui baignent dans un liquide. Il est

important de comprendre ici que la composition des phases solides et liquides

change au fil de l'évolution thermique de la sloche. Le liquide peut

être extrait de la sloche et remobilisé par des processus

naturels à n'importe quel stade de l'évolution thermique, ce qui

fait qu'on obtiendra des magmas de composition variées et partant des

roches ignées de compositions variées.

Voyons comment tout cela s'applique dans les principales zones où il y a

du magmatisme, soit aux dorsales océaniques, dans les zones de

subduction et aux points chauds.

Le magmatisme de dorsale et la séquence ophiolitique.

Les dorsales océaniques sont des zones très importantes

où agit le magmatisme; la lithosphère océanique s'y

regénère perpétuellement. Il se fait une fusion partielle

du manteau sous la dorsale à cause de la concentration de chaleur due

à la convection. Il s'agit d'une fusion de péridotite. Comment

peut-on affirmer qu'il s'agit d'une fusion partielle de péridotite et

conclure en conséquence que le manteau est composé de

péridotite, puisqu'on n'a pas encore réussi à forer

à travers le MOHO et qu'on ne possède donc pas

d'échantillons du manteau actuel?

On a deux évidences indirectes.

La première nous vient des grandes chaînes de montagne

plissées où on retrouve

parfois des lambeaux de lithosphère océanique. A la base de ces

lambeaux, il se trouve des péridotites, une évidence qu'il y

avait des péridotites sous les croûtes océaniques

anciennes.

La seconde évidence indirecte tient dans la composition même de la

croûte océanique. Cette dernière se forme par la

cristallisation d'un magma issu de la fusion partielle de la partie

supérieure du manteau. Ce magma s'introduit, de manière plus ou

moins continue, dans la croûte océanique, dans une chambre

magmatique, une sorte de grande poche.

2.19.jpg

A cause du flux de chaleur et de la venue continuelle de magma venant du bas,

il s'établit dans la chambre magmatique des cellules de convection. Le

magma silicaté se refroidit aux parois de la chambre, amenant la

cristallisation d'une partie des silicates (cristallisation

fractionnée), ceux de haute température. Il se forme, à

la base de la chambre magmatique, une sorte de stratification due à la

convection qui redistribue une partie de la phase solide qui sédimente.

C'est ce qui explique cette stratification qui se retrouve à la base de

la croûte océanique. L'accumulation des cristaux de cet assemblage

mafique produit ici un gabbro. Une partie du magma réussit à se

frayer un chemin jusqu'à la surface pour former les épanchements

de laves qui se forment dans le rift central des dorsales et qui, en

cristallisant, donne des basaltes. Ces épanchements se font à la

faveur d'un réseau de fractures créées par les forces de

tension qui agissent dans cette zone. Une partie du magma cristallise dans ces

fractures, et à mesure de l'étalement des planchers

océaniques, on aura la formation d'un réseau de dykes et filons

de gabbro.

On voit ici que les processus magmatiques produisent une croûte

océanique possédant des caractères particuliers qui

s'expriment sous forme d'une séquence verticale. Sous la croûte

océanique, il y a la péridotite du manteau supérieur,

une roche ultramafique composée d'olivine et d'un peu de

pyroxènes. Au-dessus, les roches de la croûte océanique

sont mafiques, c'est-à-dire qu'elles sont composées de

pyroxènes, d'un peu d'olivine et de plagioclase calcique. Comme elles ne

contiennent pas de minéraux des assemblages intermédiaires et

felsiques, on est forcé de conclure que le magma qui les a

formées provient de la fusion partielle d'un matériau ne

contenant pas ces minéraux qui auraient été les premiers

à fondre et par conséquent à fournir des magmas

intermédiaires ou felsiques. C'est là notre seconde

évidence indirecte qui permet de conclure à un manteau de

péridotite.

Dans le détail, la croûte océanique montre quatre zones, de

bas en haut : d'abord, des cumulats lités ou stratifiés

composés de gabbro, une stratification résultant de l'action

combinée de la convection et de l'accumulation des cristaux de haute

température à la base de la chambre magmatique; puis, des gabbros

massifs issus de la cristallisation aux parois de la chambre magmatique; suit

un complexe filonien, niveau caractérisé par les dykes et filons

gabbroïques dus à la cristallisation dans les fractures de tension;

finalement, au-dessus de la pile, les basaltes issus des épanchements

volcaniques. Cette croûte océanique fait de 5 à 15 km

d'épaisseur.

Les géologues appellent cette séquence, une séquence

ophiolitique, ou plus sommairement, les ophiolites. On la reconnaît dans

ce qu'on interprète comme des lambeaux de croûte ou de

lithosphère océanique dans les chaînes de montagnes

plissées anciennes, ce qui vient conforter cette interprétation.

Puisqu'elle est le résultat de processus bien spécifiques et

puisqu'on la reconnaît dans des chaînes très anciennes, elle

permet de conclure que les chaînes de montagnes se sont formées

à partir de matériel déposé sur des planchers

océaniques formés selon des mécanismes semblables à

ceux qui agissent aujourd'hui. Par exemple, on retrouve la séquence

ophiolitique dans les roches de la région de Thetford Mines; la

séquence a été étudiée par une équipe

de géologues de l'Université Laval qui ont démontré

qu'il s'agit bien d'un morceau du plancher de l'océan (Océan

Iapétus) dans lequel s'est accumulé le matériel qui

ultérieurement a formé la chaîne de montagnes des

Appalaches.

Le magmatisme de zone de subduction : cas de l'arc insulaire.

On a vu dans la section 1 qu'il y a du magmatisme associé aux zones de

subduction et que, dans le cas de collision de lithosphère océanique contre

lithosphère océanique, il s'exprime par la formation d'un arc volcanique

insulaire.

2.20.jpg

L'enfoncement d'une plaque sous l'autre entraîne, grâce au tapis

roulant des fonds océaniques, des sédiments riches en

minéraux de basses températures comme le quartz (SiO2), mais

aussi les felspaths et les argiles (micas). En profondeur, il y a fusion

partielle, et le matériel fondu est un mélange de trois choses :

la péridotite de la lithosphère inférieure, la

croûte basaltique-gabbroïque de la lithosphère

supérieure, et les minéraux de basses températures des

sédiments entraînés dans la subduction. Contrairement aux

zones de dorsales où la fusion partielle de péridotite ne pouvait

donner qu'un magma mafique, ici la fusion partielle de ces trois entités

qui contiennent toute la palette des silicates pourra fournir des magmas de

composition variée. Il peut se faire une ségrégation des

magmas intermédiaires lorsque les températures atteintes seront

intermédiaires, ce qui produit les volcans andésitiques des arcs

insulaires, ou encore si les températures de fusion atteignent des

niveaux plus élevés, il se produit des magmas mafiques alimentant

des coulées de laves basaltiques en surface.

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comment_5565

posté par OmdaGéo

Le magmatisme de zone de subduction : le cas de l'arc continental.

Lorsqu'il y a collision entre lithosphère océanique et lithosphère

continentale, il se forme un arc volcanique continental.

2.21.jpg

Le magmatisme s'apparente à celui des arcs insulaires, mais avec des

variantes. Ainsi, le volume de sédiments sur le plancher

océanique en bordure des continents est plus imposant, et il se

construit un prisme d'accrétion important. Une plus grande

quantité de silicates de basses températures est

entraînée dans la subduction. La fusion partielle affecte ici

aussi la péridotite de la lithosphère inférieure, la

croûte basaltique-gabbroïque de la lithosphère

supérieure et les minéraux de basses températures des

sédiments. Dans les premières phases de la fusion partielle, on

pourra produire des magmas intermédiaires et même par endroits des

magmas felsiques. Dans les phases plus chaudes, on produira les magmas mafiques

qui peuvent alimenter des plateaux de basalte sur certains continents. Dans ces

croûtes continentales épaisses, on accumulera aussi des grands

stocks granitiques qui peuvent correspondre aux fusion de basses

températures et qui à cause de leur faible fluidité ne

pourront parvenir jusqu'à la surface.

Le magmatisme de point chaud.

Le magmatisme de point chaud est responsable de la formation des volcans

intraplaques, particulièrement des volcans intraplaques

océaniques, comme ceux qu'on retrouve nombreux dans le Pacifique.

2.22.jpg

Ce magmatisme provient de la fusion partielle de la péridotite du

manteau. Le magma est donc un magma mafique qui produit des volcans

basaltiques, comme ceux des îles Hawaii ou de la

Polynésie.

L'activité magmatique et ses produits.

La cristallisation de magma à l'intérieur ou à la surface

de la croûte terrestre produit des corps magmatiques. Les trois

blocs-diagrammes qui suivent illustrent les principaux corps magmatiques

hérités de l'activité magmatique dans une région,

et leur mise à nu au fil de l'érosion.

2.23.jpg

Le bloc-diagramme A résume les principaux

phénomènes géologiques susceptibles d'être

retrouvés dans une région affectée par le magmatisme.

L'expression en surface de ce magmatisme est généralement minime

en volume par rapport au magma sous-jacent qui lui donne naissance et qui

formera les grands corps intrusifs. En surface, le magmatisme se traduit par

des volcans qui peuvent produire des champs de laves. Certains grands champs de

laves sont aussi issus de longues fissures.

Le bloc-diagramme B résume la situation post-magmatisme,

après que l'érosion ait commencé son modelage de la

surface et enlevé une couche de matériaux. En surface, on aura

divers corps extrusifs (on dit aussi volcaniques; du dieu du feu, Vulcain) :

volcans ou plateaux de basaltes. Divers corps intrusifs (on dit aussi

plutoniques; du dieu des enfers, Pluton) pourront avoir été mis

à nu par l'érosion : laccolites, dykes, necks volcaniques. Les

roches ignées étant plus résistantes à

l'érosion que les roches sédimentaires encaissantes, les corps

magmatiques auront tendance à former des reliefs positifs.

Le bloc-diagramme C présente la situation à un stade plus

avancé d'érosion où ont été mis à nu

les grands batholites, souvent granitiques.

Les volcans.

Regardons d'un peu plus près les volcans. Il existe plusieurs

classifications plus ou moins détaillées des volcans, certaines

insistant sur un aspect ou l'autre du volcanisme. Nous nous limiterons ici aux

principales manifestations de ces appareils qui terrorisent les populations qui

vivent à leur voisinage. En simplifiant, disons qu'il y a deux

extrêmes: les volcans qui crachent des laves très fluides et ceux

qui ont toutes les peines du monde à cracher la moindre lave. Pourquoi?

Pour former des champs de laves comme illustré plus haut,

il faut que la lave puisse s'écouler aisément; en d'autres

termes, il faut qu'elle soit fluide. Un facteur très important qui

contrôle la fluidité d'un magma est son contenu en silice (SiO2).

Un faible contenu en silice donne des magmas fluides, alors, qu'à

l'autre extrême, un contenu élevé en silice augmente de

beaucoup la viscosité des magmas qui ont alors peine à

s'écouler. Les magmas mafiques contiennent peu ou pas de silice; ils

sont donc fluides et produisent des laves qui s'écoulent facilement. Un

magma felsique, riche en silice, a beaucoup de difficulté à

s'écouler et forme très difficilement des laves. Ceci a une

grande importance sur le comportement des volcans. Il y a donc des volcans

à laves pauvres en silice (volcans-boucliers) et des volcans à

alimentation magmatique riche en silice (stratovolcans). Et, il y a

évidemment des intermédiaires entre ces extrêmes.

Chez le volcan-bouclier (qu'on dit aussi volcan tranquille),

l'alimentation magmatique est mafique, contenant peu de silice,

produisant des laves basaltiques. Ce type de volcanisme se manifeste aux

dorsales océaniques, aux points chauds et possiblement associé

à certaines zones de subduction.

2.24a.jpg

A cause de la grande fluidité des laves, ces volcans sont des

édifices composés surtout de laves cristallisées et dont

les flancs ont des pentes peu prononcées, généralement

inférieures à 15° au sommet. On y voit souvent des

éruptions de flancs. Les volcans de l'Islande sur la dorsale

médio-Atlantique ou ceux des îles Hawaii, des Marshalls, ou des

Carolines sont de bons exemples. Les laves de ces volcans peuvent atteindre

des vitesses d'écoulement de 30 km/h, mais en général leur

vitesse est de 10 à 300 m/h.

Chez le stratovolcan (qu'on dit souvent volcan explosif), le magma est

si riche en silice qu'il n'arrive pas à s'écouler hors du volcan.

Ces volcans vont surtout cracher des gaz et du matériel pyroclastique.

Ce sont de véritables terreurs. Puisque la lave ne parvient pas à

s'écouler, les gaz qu'elle contient y construisent un pression qui va

grandissante, jusqu'à l'explosion. Le matériel y est alors

pulvérisé et, mélangé aux gaz, crée un nuage

dense très chaud (jusqu'à 800° C) qui s'écoule

très rapidement sur les flancs du volcan, à des vitesses

dépassant les 150 km/h. C'est la nuée ardente qui sème la

destruction. Il y a aussi des cendres qui sont éjectées dans la

haute atmosphère, jusqu'à des altitudes d'une vingtaine de

kilomètres et qui ensuite sont dispersées tout autour de la

planète. Ce sont ces cendres qui causent des effets de voile importants

et qui peuvent amener des abaissements de la température moyenne de la

planète. Par exemple, 1816 a été l'année sans

été en Amérique, à cause de l'éruption du

Tambora en Indonésie qui est considéré comme le volcan

ayant émis le plus de cendres volcaniques qui sont demeurées

plusieurs années en suspension dans l'atmosphère; les journaux

de l'époque nous disent qu'il a gelé en juin, juillet et

août au Québec, et que toutes les récoltes furent perdues.

2.24b.jpg

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comment_5567

posté par OmdaGéo

2- Les roches sédimentaires

Si les roches ignées forment le gros du volume de la croûte

terrestre, les roches sédimentaires forment le gros de la surface

de la croûte. Quatre processus conduisent à la formation des

roches sédimentaires: l'altération superficielle des

matériaux qui produit des particules, le transport de ces particules par

les cours d'eau, le vent ou la glace qui amène ces particules dans le

milieu de dépôt, la sédimentation qui fait que ces

particules se déposent dans un milieu donné pour former un

sédiment et, finalement, la diagenèse qui transforme le

sédiment en roche sédimentaire.

2.26.jpg

Le matériel sédimentaire peut provenir de trois sources : une

source terrigène, lorsque les particules proviennent de

l'érosion du continent; une source allochimique, lorsque les

particules proviennent du bassin de sédimentation, principalement des

coquilles ou fragments de coquilles des organismes; une source

orthochimique qui correspond aux précipités chimiques dans

le bassin de sédimentation ou à l'intérieur du

sédiment durant la diagenèse.

L'altération superficielle.

Les processus de l'altération superficielle sont de trois types:

mécaniques, chimiques et biologiques. Les processus mécaniques

(ou physiques) sont ceux qui désagrègent mécaniquement la

roche, comme l'action du gel et du dégel qui à cause de

l'expansion de l'eau qui gèle dans les fractures ouvre progressivement

ces dernières. L'action mécanique des racines des arbres ouvre

aussi les fractures. L'altération chimique est très importante :

plusieurs silicates, comme les feldspaths, souvent abondants dans les roches

ignées, sont facilement attaqués par les eaux de pluies et

transformés en minéraux des argiles (phyllosilicates) pour former

des boues. Certains organismes ont la possibilité d'attaquer

biochimiquement les minéraux. Certains lichens vont chercher dans les

minéraux les éléments chimiques dont ils ont besoin.

L'action combinée de ces trois mécanismes produit des particules

de toutes tailles. C'est là le point de départ du processus

général de la sédimentation.

Le transport.

Outre le vent et la glace, c'est surtout l'eau qui assure le transport

des particules. Selon le mode et l'énergie du transport, le

sédiment résultant comportera des structures sédimentaires

variées: stratification en lamelles planaires, obliques ou

entrecroisées, granoclassement, marques diverses au sommet des couches,

etc. Les roches sédimentaires hériteront de ces structures. Le

transport des particules peut être très long. En fait, ultimement

toutes les particules devront se retrouver dans le bassin océanique.

La sédimentation.

Tout le matériel transporté s'accumule dans un bassin de

sédimentation, ultimement le bassin marin, pour former un

dépôt. Les sédiments se déposent en couches

successives dont la composition, la taille des particules, la couleur, etc.,

varient dans le temps selon la nature des sédiments apportés.

C'est ce qui fait que les dépôts sédimentaires sont

stratifiés et que les roches sédimentaires issues de ces

dépôts composent les paysages stratifiés comme ceux du

Grand Canyon du Colorado par exemple.

La diagenèse.

L'obtention d'une roche sédimentaire se fait par la

transformation d'un sédiment en roche sous l'effet des processus de la

diagenèse. La diagenèse englobe tous les processus chimiques et

mécaniques qui affectent un dépôt sédimentaire

après sa formation. La diagenèse commence sur le fond marin, dans

le cas d'un sédiment marin, et se poursuit tout au long de son

enfouissement, c'est-à-dire, à mesure que d'autres

sédiments viennent recouvrir le dépôt et l'amener

progressivement sous plusieurs dizaines, centaines ou même milliers de

mètres de matériel. Les processus de diagenèse sont

variés et complexes : ils vont de la compaction du sédiment

à sa cimentation, en passant par des phases de dissolution, de

recristallisation ou de remplacement de certains minéraux. Le processus

diagénétique qui est principalement responsable du passage de

sédiment à roche est la cimentation. Il s'agit d'un processus

relativement simple : si l'eau qui circule dans un sédiment, par exemple

un sable, est sursaturée par rapport à certains minéraux,

elle précipite ces minéraux dans les pores du sable, lesquels minéraux

viennent souder ensemble les particules du sable; on obtient alors une roche

sédimentaire qu'on appelle un grès. Le degré de

cimentation peut être faible, et on a alors une roche friable, ou il peut

être très poussé, et on a une roche très solide. La

cimentation peut très bien se faire sur le fond marin (diagenèse

précoce), mais il est aussi possible qu'il faille attendre que le

sédiment soit enfoui sous plusieurs centaines ou même quelques

milliers de mètres de matériel (diagenèse tardive).

L'induration (cimentation) d'un sédiment peut se faire tôt dans

son histoire diagénétique, avant l'empilement de plusieurs

mètres de sédiments (pré-compaction), ou plus tardivement,

lorsque la pression sur les particules est grande due à l'empilement des

sédiments.

2.27.jpg

Dans le cas de la cimentation pré-compaction (schéma du haut),

les fluides qui circulent dans le sédiment précipitent des

produits chimiques qui viennent souder ensemble les particules. Exemple : la

calcite qui précipite sur les particules d'un sable et qui finit par

souder ces dernières ensemble. La compaction d'un sédiment

(schéma du bas) peut conduire à sa cimentation. Ainsi, la

pression élevée exercée aux points de contact entre les

particules de quartz d'un sable amène une dissolution locale du quartz,

un sursaturation des fluides ambiants par rapport à la silice et une

précipitation de silice sur les parois des particules cimentant ces

dernières ensemble.

Le nom des sédiments et roches sédimentaires.

La dénomination des sédiments et roches sédimentaires se

fait en deux temps.

D'abord selon la taille des particules (la granulométrie) chez

les terrigènes et les allochimiques. Deux tailles sont importantes

à retenir : 0,062 et 2 mm. La granulométrie n'intervient pas dans

le cas des orthochimiques puisqu'il s'agit de précipités

chimiques et non de particules transportées.

2.28.jpg

Ensuite, on complète la classification par la composition

minéralogique. La composition des particules des terrigènes se

résume au quartz, feldspath, fragments de roches (morceaux d'anciennes

roches qui ont été dégagés par l'érosion) et

minéraux des argiles (par exemple, les sables des plages de la

Nouvelle-Angleterre sont surtout des sables à particules de quartz avec

un peu de feldspaths). Quant aux allochimiques, ce sont principalement des

calcaires, ce qui est réflété par le suffixe CAL dans le

nom. Les particules des allochimiques sont formées en grande partie par

les coquilles ou morceaux de coquilles des organismes (calcite ou aragonite).

Les sédiments des zones tropicales sont surtout formés de ces

coquilles, comme par exemple les sables blancs des plages du Sud! Chez les

orthochimiques, le nom est essentiellement déterminé selon la

composition chimique.

  • Author
comment_5570

posté par OmdaGéo

3- Les roches métamorphiques

Les roches métamorphiques sont issues de la transformation de roches

ignées ou sédimentaires sous l'effet de température et/ou

de pressions élevées. Deux grands types de métamorphisme

produisent la majorité des roches métamorphiques : le

métamorphisme de contact et le métamorphisme régional. Un

troisième type est plus restreint : le métamorphisme de choc.

Le métamorphisme de contact.

Le métamorphisme de contact est celui qui se produit dans la roche

encaissante au contact d'intrusifs. Lorsque le magma encore très chaud

est introduit dans une séquence de roches froides, il y a transfert de

chaleur (les flèches) et cuisson de la roche encaissante aux bordures.

2.29.jpg

Les minéraux de cette roche sont transformés par la chaleur et on

obtient une roche métamorphique. Ainsi, les calcaires argileux dans

lesquels s'est introduit le magma qui forme aujourd'hui le Mont-Royal, ont

été transformés, tout autour de la masse intrusive, en une

roche dure et cassante qu'on nomme une cornéenne. On appelle cette

bordure transformée, une auréole métamorphique. Sa largeur

sera fonction de la dimension de la masse intrusive, de quelques

millimètres à plusieurs centaines de mètres, allant

même à quelques kilomètres dans le cas des très

grands intrusifs.

Le métamorphisme régional et la foliation

métamorphique.

Le métamorphisme régional est celui qui affecte de grandes

régions. Il est à la fois contrôlé par des

augmentations importantes de pression et de température. C'est le

métamorphisme des racines de chaînes de montagnes. Le

métamorphisme régional produit trois grandes transformations: une

déformation souvent très poussée de la roche, le

développement de minéraux dits métamorphiques et le

développement de la foliation métamorphique. Dans ce dernier cas,

les cristaux ou les particules d'une roche ignée ou sédimentaire

seront applatis, étirés par la pression sous des

températures élevées et viendront s'aligner dans des plans

de foliations; c'est la foliation métamorphique caractéristique

de ce type de métamorphisme.

2.30.jpg

Le métamorphisme de choc.

Le métamorphisme de choc est celui produit par la chute d'une

météorite à la surface de la planète. Le choc

engendre des températures et des pressions énormément

élevées qui transforment les minéraux de la roche

choquées, des températures et des pressions qui sont bien

au-delà de celles atteintes dans le métamorphisme

régional.

Le nom des roches métamorphiques.

Le gros des roches métamorphiques (en volume) provient du

métamorphisme régional. Selon le degré de

métamorphisme régional, il se développe une suite bien

spécifique de minéraux. Ces minéraux deviennent donc, pour

une roche métamorphique donnée, des indicateurs du degré

de métamorphisme qu'à subit la roche. A partir des assemblages

minéralogiques, on peut établir le niveau des pressions et des

températures à laquelles a été soumise la roche, et

ainsi évaluer sa profondeur d'enfouissement dans les racines d'une

chaîne de montagne. Comme pour les roche ignées et

sédimentaires, on applique un certain nombre de noms aux roches

métamorphiques. Le tableau qui suit présentent les plus courants

en fonction du degré de métamorphisme.

2.31.jpg

  • 1 month later...

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