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A qui revient le calcul et l'engagement sur la valeur de la contrainte admissible sous une fondation superficielle, et pourquoi ?

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comment_145048

Oh la !!! La question est intéressante et la réponse est difficile.

En France (je ne sais pas pour les autres pays), les missions géotechniques sont régies par la NF P 94-500

On l'a vu pour de nombreux sujets : la contrainte admissible (ELU ou ELS) varie en fonction des dimensions des fondations (et de la profondeur d'encastrement).

Cela étant dit, les BET structures doivent connaitre les méthodes de calcul de la contrainte admissible ELS ou ELU (c'était facile au DTU, un peu moins à l'eurocode puisque les coefficients ont changé et dépendent des types de sondages).

1. En France, dans 90% des cas (disons 99%), les bureaux d'étude géotechnique ont une mission G2 AVP et sortent à l'issue de cette mission une contrainte admissible ELS et une contrainte admissible ELU sans préciser outre mesure pour quelle dimensions de fondation la contrainte est calculée. Ils précisent souvent que les massifs isolés auront une dimension minimale de 70 ou 80cm, et que les semelles auront une largeur minimale de 50cm. A partir de cette étude le BET structure dimensionne les fondations. Dans ce cas, le bureau d'étude de sol est responsable de l'information qu'il a donné, et s'il a manqué de précision dans les conditions d'application de ces contraintes admissible, cela reste de sa responsabilité.

2. Dans les 10% des cas (plutot 1%), le BET géotech, en G2 AVP, donne une valeur qnet ( quelquefois, il donne même une qnet pour chaque sondage voir extrait), les valeurs des coefficient eurocode et une certain nombre de cas de semelles ou massif. Il fait alors un dimensionnement et associe la charge admissible de la fondation avec ses caractéristiques géométriques. Le géotechnicien, précise alors que la validation des dimensions des fondations sera réalisé lors d'une mission G2-DCE voir G3 (suivi géotechnique).

 

Bien. La bonne approche est la 2. Le géotechnicien ne devrait pas donner de valeur de contrainte ELU ou ELS, il ne doit fournir que qnet... Malheureusement, le géotechnicien n'est pas équipé pour valider le dimensionnement des fondations. Lorsqu'il (le géotechnicien) demande une descente de charge pour faire de la G2 DCE ou de la G3, il attend généralement des charges verticales, si on commence à lui donner, charge permanente, vent, neige, séisme et qu'en plus il y a des moments d'encastrements, des efforts horizontaux, il est la plupart du temps (je n'ai encore jamais vu un géotechnicien le faire) incapable de calculer la contrainte ELS ou ELU.

Si l'approche est de type 1 : le géotechnicien est responsable de la contrainte qu'il a donné (ELS et/ou ELU)

Si l'approche est de type 2 : c'est le BET structure qui calcule. Le géotechnicien n'est responsable que de la valeur qnet qu'il peut avoir donné. La mission G2-DCE ou la validation des dimensions des fondations par le géotechnicien n'est possible que pour des cas de charge simple. Le BET structure est responsable du dimensionnement de ses fondations. Le BET géotechnique est responsable des éléments qu'il a fourni, il n'est pas question de contrainte ELU ou ELS.

Voir pièce jointe, un extrait d'étude de sol pour l'approche 2.

 

Je suis curieux d'avoir la réponse d'un géotechnicien.

 

Pour avoir travaillé avec des études de sol du Burkina Faso, de Cote d'Ivoire, de Madagascar, Ethiopie et Congo, ce type d'approche n'est pas une généralité. Certains ne font même pas de limitation de contrainte en vue de limiter le tassement admissible : dernièrement, au Burkina, le BET a donné une contrainte admissible de 2bars ELS pour un tassement de 6cm...

 

Extrait-EDS-2.pdf

comment_145074

En terme de responsabilité, chacun est responsable dans son domaine de compétence.

Le géotechnicien doit fournir les éléments issus de son analyse (en se basant sur l'eurocode 7) :

1- qnet résistance nette du terrain selon résultats des essais

2- γR;v est la valeur du facteur partiel permettant le calcul de la portance à l'ELU pour les situations durables et transitoires,

3- γR;d;v est le coefficient de modèle associé à la méthode de calcul utilisée

4- il doit vérifier la compatibilité de la valeur qnet avec les tassements théoriques, si les tassements évalués sont trop importants, revoir la valeur de qnet à la baisse.

Le bureau d'étude structure est responsable de sa descente de charge et du calcul de la contrainte du sol sous la totalité des fondations qu'il a conçues en tenant compte des paramètres fournis par le géotechniciens (qnet  et autres coefficients de sécurité). Le calcul du BET structure doit obligatoirement tenir compte des réductions réglementaires (inclinaison de la charge, inclinaison du talus).

La réponse à la question est :

Le bureau d'étude structure est responsable du calcul de la contrainte sous la fondation et il la compare à la résistance admissible de cette fondation qui est fonction des éléments fournis par le géotechnicien, des dimensions de la fondation, de sa profondeur d'encastrement, de l'inclinaison de la charge et de l'inclinaison du talus. Pour chaque fondation, la résistance admissible est différente.

 

comment_145082

Bonjour,

Il y a quelque chose qui me chagrine dans le document mis en ligne, dans qnet, il y a iδ mais il manque iβ

 

 

comment_145085

Allons bon, le message précédent est parti tout seul il n'était pas terminé et j'ai perdu ce que j'avais pris le temps de rédiger.

En France, je n'ai jamais vu une étude de sol (en 20 ans de métier) qui donnait qnet à partir des essais de laboratoire, donc la formule que vous évoquez je ne l'ai jamais vu appliquée dans une étude de sol.

EUROCODE  :

Les coefficients iδ et iβ sont dans les 2 règlements avec des valeurs différentes. Malheureusement, ce qui était vrai au fascicule 62 titre V, ne l'est plus maintenant, à savoir

Eurocode (plutot NFP94-261 pour la méthode pressio) :

D.2.1.png.5f01bc2c0f0437b1bb4ff24d9928d9b9.png

  • p*le est la pression limite nette équivalente (Section D.2.2) ;

  • kp est le facteur de portance pressiométrique (Section D.2.3) ;

  • iδ est le coefficient de réduction de portance lié à l'inclinaison du chargement, il vaut 1,0 si la charge est verticale ;

  • iβ est le coefficient de réduction de portance lié à la proximité d'un talus de pente β, il vaut 1,0 si la fondation est suffisamment éloignée d'un talus (d>8B) 

Et on vérifie :

9.1.1.png.ba267a5bcc1840e6fcd82de1d3ee364f.png

 

  • Vd est la valeur de calcul de la composante verticale de la charge transmise par la fondation superficielle au terrain ;

  • R0 est la valeur du poids du volume de sol constitué du volume de la fondation sous le terrain après travaux et des sols compris entre la fondation et le terrain après travaux (Note 3) ;

  • Rv;d est la valeur de calcul de la résistance nette du terrain sous la fondation superficielle.

Avec 9.1.2.png.6710c3e6012f44857ec8fddc7359eaf9.pngq0 est la contrainte totale verticale que l'on obtiendrait à la fin de travaux à la base de la fondation superficielle en l'absence de celle-ci.

9.1.3.png.95473c84edfb559be91dfc0ee0e11fbc.png

Dans ce cas qnet ne peut effectivement pas être calculé par le géotechnicien (qui ne connait pas iδ ni iβ ). Il faut alors qu'il fournisse kp et ple*

J'aurai été partisan d'une qnet indépendant de iδ et iβ je pensais en fait que c'était le cas (d'où mon insistance pour que le géotechnicien fournisse cette valeur on peut la déterminer en limitant kp à 0.8 pour les essais pressio par exemple, ça permet de s'affranchir de B et L et c'est sécuritaire).

comment_145086

On aurait alors fait une vérification similaire à celle du fascicule 62 titre V avec :

FAsc62-titreV.png.7d8faa3847157ca01d9666654673aef9.png

Par analogie ça aurait donné à l'eurocode :

Vd ≤ Rv ;d . iδiβ+ R0.

Et c'est ce qui se fait !!! En prenant R0 = 0

Désolé pour les tailles de police, c'est pour que la formule "écrite" ait même taille que l'image insérée.

Si on excepte les iδ et iβ qu'est ce qui empêche le géotechnicien de donner une valeur à q'u (fascicule 62) ou qnet (eurocode) ?

Dans la réalité, le géotechnicien précise que les valeurs données le sont pour des charges verticales. Au BET structure d'intégrer les coefficients de réduction liés à l'inclinaison.

Petit point à part : à l'eurocode, c'est quand même gênant que les coefficients de réduction de l'inclinaison ne soient pas les mêmes selon la façon dont est évaluée qnet (essais labo VS sondages pressio ou pénétro).

 

Modifié par Invités

comment_145087
Il y a 2 heures, BELLAMINE a dit :

Bonjour 

Les deux coefficients que vous venez de citer sont ceux du fascicule 62 titre V !

Pour EC7, il y en a  trois. Un coefficient pour chaque terme de l'expression de qu (Contrainte ultime ) à ne pas confondre avec qnet !!!!!

Regarde en fin de la page 24 du mémento.... 

 

 

Screenshot_20200916-122046.jpg

Pourquoi vous parlez de qu alors que l'expression donne qnet ?

Invités
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