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posté par bentafat_rachid

Durabilité du béton sous conditions hivernales

Publié à l'origine en novembre 1973.

E.G. Swenson

Le béton est un matériau de construction se prêtant à de nombreux

usages et largement utilisé. Cette excellente fiche de durabilité est

d'autant plus remarquable si l'on tient compte de la diversité des

conditions rigoureuses auquel il est soumis. Il existe cependant des

phénomènes susceptibles de lui infliger des dommages considérables si

l'on ne prend pas les précautions nécessaires bien connues. Parmi eux

figure l'action du gel qui engendre la détérioration du béton.

En matière de dommage dû au gel, le facteur critique est, comme dans

le cas de la plupart des phénomènes potentiellement destructeurs

impliquant le béton, l'état d'humidité du matériau. Seuls les éléments

en béton soumis à un mouillage continue ou fréquent sont susceptibles

d'être endommagés par les cycles de gel-dégel. L'emploi massif de sels

déglaçants, au cours de ces dernières années, a accru le problème posé

par les dommages dûs au gel. Les surfaces les plus sérieusement

affectées sont les surfaces horizontales et toutes surfaces, au niveau

ou près du sol, soumises, dans un état détrempé à l'action conjointe du

gel-dégel et des sels déglaçants.

Il est bien établi aujourd'hui, tant en laboratoire que sur place,

que l'on peut conférer au béton ordinaire une résistance considérable

aux conditions hivernales au prix de complications et de frais minimes

ou même nuls. Ce progrès est dû au fait que l'on comprend mieux la

nature du processus gel-dégel dans le béton; cette compréhension a

conduite à des techniques permettant de minimiser les dommages dûs au

gel.

Identification de Dommages dûs au Gel

La plupart des processus susceptibles de détériorer le béton

provoquent dans ce matériau une dilatation finale excessive et des

fissurations. Tel est le cas pour l'attaque par le sulfate et la

réaction alcali-granulat et, aussi, pour les dommages causés par le

gel. Bien que les conditions régnantes fournissent une bonne

indication, l'observation visuelle ne permet pas toujours d'identifier

à coup sûr le processus destructeur responsable.

Des difficultés surviennent souvent sur les surfaces horizontales;

les surfaces verticales ne sont généralement pas vulnérables, sauf aux

coins et aux rebords où l'absorption de l'humidité est élevée, ou près

du niveau du sol où l'éclaboussement peut être fréquent. Des zones de

problèmes peuvent prendre naissance là où l'écoulement est retardé, où

l'eau se trouve emprisonnée, ou encore où l'accumulation de neige se

prolonge.

La fragmentation superficielle constitue peut-être le

résultat de dommage dû au gel le plus facile à identifier. Elle se

produit surtout sur les pavages, trottoirs et autres surfaces

horizontales; elle est aggravée par l'emploi de sels déglaçants. La

fragmentation a lieu sur une profondeur d'un pouce et plus et se

développe graduellement. On doit la distinguer de l'exfoliation de la

mince couche de laitance qui apparaît sur les surfaces de béton

contenant trop d'eau, ou qui a été soumis à une compaction ou à un

travail à la truelle excessifs.

Le mouvement dimensionnel différentiel qui se produit entre le béton

près de la surface et celui des couches plus profondes engendre la

formation d'une fissuration à motif ou à carte. Elle peut donc

résulter de l'action nuisible du gel aussi bien que d'autres processus

destructeurs. On peut observer sur des structures telles que

plateformes et quais l'aspect "peau d'alligator" qu'il adopte. On doit

faire une distinction entre le motif à carte dû au gel, qui prend

naissance à une certaine profondeur, et le faïençage qui donne

lieu à des craquelures fines comme des cheveux dont la profondeur ne

dépasse généralement pas celle de la couche de laitance. Le séchage et

le retrait dû à la carbonatation sont les causes courantes du faïençage.

Le gel engendre parfois une fissuration à motif de ligne D.

Les fissures se forment, dans ce cas, parallèlement aux et près des

rebords et des coins d'éléments tels que trottoirs et dalles de pavage.

On peut ordinairement relier ce phénomène aux contraintes dues à une

configuration particulière et à la facilité de mouillage des coins et

des rebords.

La désagrégation ou la pulvérisation révèle un état de

détérioration avancé imputable à d'autres processus autant qu'à

l'action du gel. On le rencontre souvent lorsque le béton a gelé au

stade plastique ou à celui de béton frais, ou dans le cas d'un béton de

très mauvaise qualité. On doit distinguer cette désagrégation en

profondeur de la surface pulvérulente qui est dû à un faible

matériau de laitance, ou à la carbonatation engendrée dans les enclos

chauffés aux salamandres lors de construction hivernale.

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comment_668

posté par bentafat_rachid

Microstructure et État d'Humidité du Béton

La pâte de ciment durcie, comme le sable et les granulats de pierre,

constitue un matériau solide poreux pouvant absorber de l'eau. Tandis

que la teneur minimale en pores détermine la résistance et la stabilité

dimensionnelles maximales, la résistance maximale aux dommages causés

par le gel-dégel dépend des dimensions et de la répartition des pores

et des canaux capillaires, ainsi que du degré de saturation.

Les particules de sable et de pierre, acceptables en guise de

granulats dans un béton dense, possèdent des systèmes de pores qui ont

déjà supporté l'exposition aux rigueurs climatiques au cours des ères

géologiques. Elles sont donc à l'épreuve du gel à condition que le

degré de saturation n'excède pas une limite critique.

Lors du mélange d'eau et de ciment Portland, les réactions chimiques

d'hydratation commencent assez lentement à former de nouveaux composés.

Ces réactions se poursuivent au rythme le plus favorable lorsque les

températures sont modérées; elles tendent à ralentir lorsque les

températures sont basses et à accélérer lorsqu'elles sont élevées.

Le volume total des produits résultant de l'hydratation est plus

important que le volume initial des particules de ciment; les vides

existant dans le mélange d'origine de granulat et de ciment vont, de ce

fait, en diminuant progressivement à mesure que l'hydratation se

poursuit. L'eau joue le rôle de réactif dans le processus d'hydratation

et l'eau du mélange initial s'épuise graduellement. Les produits de la

réaction adhèrent entre eux en engendrant la résistance élevée à la

compression bien connue de la pâte de ciment durcie; ils adhèrent

également aux particules de pierre et de sable.

L'adhérence entre granulat et pâte est susceptible de s'affaiblir au

stade plastique en raison du mouvement puissant de l'eau vers la pâte

(d'où un rapport eau-ciment excessivement élevé dans la région où doit

se produire le phénomène d'adhérence) ou de la pâte vers le granulat

(d'où quantité d'eau insuffisante pour l'hydratation dans la région où

doit se produire le phénomène d'adhérence). Ceci explique pourquoi les

granulats utilisés dans la fabrication du béton ne doivent être ni trop

secs ni trop humides.

Il se produit, au cours du durcissement ou maturation du béton, une

diminution progressive du nombre et des dimensions des pores, une

augmentation de la résistance, et une réduction de la teneur en

humidité. Ces facteurs favorisent en général la résistance aux dommages

dûs au gel; il en résulte que la maturité du béton, à l'époque où il

subit le gel, joue un rôle essentiel dans sa durabilité.

L'excès d'eau de gâchage est indésirable parce que les vides du

mélange initial, remplis d'eau, se transforment en espaces libres dès

que l'eau non requis par l'hydratation s'est évaporée. Afin d'améliorer

l'ouvrabilité du mélange plastique, la quantité d'eau de gâchage est

cependant d'ordinaire beaucoup plus importante que celle qu'exige

l'hydratation. Il existe donc, même dans les conditions les plus

favorables, un système de vides considérable.

Dans le cas d'un béton dense, un séchage normal faisant suite à la

période de durcissement est souvent d'importance vitale pour

l'obtention d'une bonne résistance aux dommages causés par le gel.

Lorsque l'eau de gâchage a été largement utilisée par l'hydratation et

que la plus grande partie de l'eau en trop s'est évaporée, le processus

normal de réabsorption de l'eau provenant d'un nouveau mouillage est

très lent. Il est heureux que le mouillage périodique ultérieurement

subi, du fait de la pluie ou de la neige, par une dalle en béton

"sèche", réussisse difficilement à amener cette dernière au point de

quasi saturation. Il en est également ainsi pour les bétons à granulats

légers. Leur capacité totale d'absorption est beaucoup plus élevée que

celle des bétons denses, mais c'est la fraction de la saturation

complète qui joue le rôle crucial sous conditions de gel.

Une autre situation avantageuse consiste dans le fait que, sous

conditions normales de maturation, l'eau restant dans la pâte de ciment

durcie ne se congèle pas dans sa totalité sous l'effet du gel.

Certaines propriétés de l'eau qui, par adsorption, se dépose

directement sur les parois des espaces vides, lui confèrent une nature

complètement différente de celle de l'eau ordinaire. Suivant la

distance à laquelle elle se trouve de surfaces massives, l'eau adsorbée

ne se congèle pas à moins que les températures ne subissent une baisse

de 50, 60 degrés F, ou davantage, en dessous du point de congélation.

La superficie totale des vides étant très élevée dans la pâte de

ciment, la proportion d'eau de cette nature est très forte.

Mécanismes des Dommages dûs au Gel et Rôle de l'air Entraîne

Plusieurs mécanismes connus expliquent les différentes formes

adoptées par les dommages infligés au béton par le gel. Ils peuvent

agir soit indépendamment, soit simultanément suivant l'état du béton et

le type d'environnement où sévit le gel. Si le degré de saturation

excède environ 91 pour cent, la formation de glace et l'accroissement

volumétrique d'environ 9 pour cent qui en résulte provoquent la rupture

en une ou deux gelées. Ces situations se présentent rarement. Elles

peuvent survenir dans le cas de bétons très frais dont les pores ont

encore de grandes dimensions, et qui sont encore près du point de

saturation; elles peuvent également exister dans le cas de bétons de

mauvaise qualité soumis à un mouillage continu.

Les bétons dont la teneur en humidité est bien inférieure à la

valeur de la "saturation critique" (91 pour cent environ) peuvent subir

avec le temps des dommages dûs au cycle de gel-dégel. Deux phénomènes

en sont responsables: le déplacement de l'humidité et la formation de

pressions dans la pâte. Tous deux peuvent être observés et mesurés. On

en donne depuis longtemps une explication basée sur le concept selon

lequel la glace se forme à partir de l'eau dans les pores les plus gros

tandis que les cristaux de glace grossissent en drainant l'eau des

parois des pores. Cette dessiccation partielle entraîne le drainage de

l'eau des pores les plus petits jusqu'à ce que, finalement, à mesure

que les cristaux de glace grossissent, la pression qui se développe

dans les pâtes denses provoque la rupture.

La Division des recherches en bâtiment a, pendant de nombreuses

années, effectué des études portant sur la congélation de l'eau dans

les matériaux poreux. Il semble qu'il soit possible d'apporter d'autres

explications à son action destructrice.

comment_674

posté par bentafat_rachid

Suivant n'importe quel de ces concepts, l'incorporation dans la pâte

de ciment de pores vides et bien répartis tend à empêcher le

développement de pressions excessives et, par suite, à réduire les

dommages disruptifs. Cette théorie explique la remarquable amélioration

de la résistance au gel du béton due à l'occlusion d'air.

Un agent-entraîneur d'air est un matériau organique. Ajouté au béton

en très petites doses (1 pour cent ou moins du poids de ciment) comme

adjuvant, il provoque, au cours de l'opération de mélange, la formation

d'une mousse génératrice de bulles d'air. Dans les conditions

optimales, ces bulles sont espacées au plus de 0.01 pouce environ, leur

diamètre maximal étant du même ordre de grandeur. L'entraînement d'air

total dans un béton ordinaire doit être environ 5 à 7 pour cent en

volume.

La formation de lentilles de glace, comme on en rencontre dans le

cas de soulèvement des sols dû au gel, ne constitue pas, dans un béton

dense normal, un mécanisme destructeur d'importance majeure. Il

s'exerce comme effet directionnel dans certains cas où la pâte de

ciment est déjà atteinte de détérioration sérieuse imputable à d'autres

processus, parmi lesquels figure le cycle gel-dégel. Il constitue donc

plutôt un résultat final qu'une cause primaire de destruction.

La raison pour laquelle la présence de sels déglaçants accroît la

nocivité de l'effet du gel-dégel n'est pas encore clairement

déterminée. On utilise généralement sur les trottoirs, pavages et

autres surfaces, du chlorure de calcium et du chlorure de sodium. Il

est intéressant de noter que, sous les mêmes conditions de cycle de

gel-dégel, des substances n'ayant aucun rapport chimique commun, telles

que le glycol, l'alcool et l'urée, aggravent la fragmentation du béton

de manière similaire.

Le gel du béton à l'état plastique se traduit habituellement par des

dommages permanents, même s'il ne survient qu'au cours d'un seul cycle.

La formation de lentilles de glace peut se produire en pareil cas. Le

changement volumétrique qui va de pair avec le gel tend à augmenter la

séparation entre les particules de ciment et les granulats, de sorte

que la fusion ultérieur par les produits d'hydratation peut n'être que

partiel. Après durcissement, ces bétons sont beaucoup moins résistants

et beaucoup plus poreux.

Méthodes d'Évaluation de la Résistance au Gel

La vitesse et le degré d'absorption ont constitué pendant nombre

d'années les moyens permettant de prévoir la durabilité du béton au

dommage par le gel. Simples et peu coûteux, les essais ne présentent

malheureusement qu'une mauvaise corrélation avec le comportement réel.

La méthode d'essai généralement acceptée consiste à soumettre des

échantillons de béton au cycle de gel-dégel. Il s'agit essentiellement

d'une simulation du cycle naturel, à cette différence près qu'elle est

plus rapide et fournit des résultats dans un délai raisonnable. On

détermine ordinairement le taux de détérioration en mesurant les

fréquences de résonance à partir desquelles le module dynamique peut

être calculé. La perte de poids constitue un autre moyen mais plus

sujet à caution.

L'essai basé sur le cycle de gel-dégel permet d'estimer de manière

raisonnablement satisfaisante le comportement en service d'un mélange

donné de béton. Il présente toutefois de sérieux inconvénients.

L'équipement nécessaire est assez onéreux et les organismes canadiens

qui en disposent sont peu nombreux. La normalisation de facteurs tels

que vitesse de cyclage, températures minimales de gel, matériaux de

référence, n'a pu être réalisée; on n'a pas réussi non plus à

déterminer si le gel devait se produire dans l'air ou dans l'eau. Il

faut enfin un mois au moins pour effectuer cet essai.

On mesure la résistance aux sels déglaçants en soumettant à des

cycles de gel-dégel des sections de dalle en béton dont on couvre les

surfaces supérieures de solutions salées. On mesure leur détérioration

d'après leur degré de fragmentation, puis on tire les conclusions qui

s'imposent par comparaison avec des bétons de référence dont on connaît

le comportement.

Il existe un autre essai que l'on ne saurait sous-estimer. On le

connaît sous le nom de "méthode de traverse linéaire". Il consiste à

déterminer, au moyen d'un microscope optique, dans la pâte de ciment

durcie ou le béton, la teneur et l'espacement en bulles d'air. On

découvre aisément ainsi si l'air entraîné fournira une protection

adéquate. En ce cas encore, l'équipement nécessaire est très coûteux et

peu nombreux sont les organismes qui en disposent. La simple mesure, à

l'aide d'un compteur d'air, de la teneur en air du béton à l'état

plastique, indique si l'addition d'air est suffisante ou non, mais ne

renseigne ni sur les dimensions des bulles d'air, ni sur leur

répartition dans la masse du béton.

Il est toutefois possible, malgré les difficultés d'évaluation

précitées, de conférer aux bétons apparents une résistance adéquate au

gel en suivant les méthodes recommandées ci-après.

comment_686

posté par bentafat_rachid

Mesures Préventives et Méthodes Appropriées

Dans le cas des éléments soumis aux cycles de gel-dégel, le facteur

dont dépendent essentiellement les dommages dûs au gel est la teneur en

humidité du béton. Aussi un facteur de conception très important

consiste-t-il dans un drainage adéquat assurant l'écoulement rapide de

l'eau.

La résistance à l'action du gel des éléments en béton destinés à

subir un mouillage continu ou fréquent, et plus spécialement encore

l'action des sels déglaçants, devrait être établie par un essai

préliminaire. Cette exigence s'applique aux éléments préfabriqués aussi

bien qu'aux bétons placés in-situ, et ce, que l'entraînement d'air

entre, ou non, dans le procédé de fabrication. Des spécifications aussi

restrictives ne seront normalement pas imposées à des éléments qui, de

par leurs fonctions, subiront des conditions moins rigoureuses; tel est

le cas pour les panneaux muraux. L'entraînement d'air doit cependant

être exigé pour tous les bétons apparents, sauf lorsque les procédés de

fabrication fournissent d'autres garanties contre les dommages causés

par le gel, a savoir densité élevée et porosité faible.

Il est remarquable que l'entraînement d'air ne se réalise que sur

une gamme restreinte de consistances plastiques du béton

(affaissement). Les mélanges très mouillés ou très secs ne permettent

pas un entraînement d'air satisfaisant quant à la grosseur et à la

répartition des bulles. La survibration et la finition excessive à la

truelle nuisent également à l'entraînement d'air.

La méthode recommandée pour produire un béton hautement résistant

aux attaques les plus sérieuses du gel et des sels déglaçants est bien

au point et est généralement adoptée par les ingénieurs de la

construction. On utilisera les méthodes qui suivent avec discrétion et

discernement.

Les éléments constitutifs du béton, granulats, ciment, eau et

adjuvants, doivent être conformes aux limites normales imposées par les

spécifications pour usage général. Le dosage doit également satisfaire

aux règles de la bonne pratique normale.

Le béton traité à l'entraînement d'air et prévu pour usage dans des

conditions rigoureuses doit être de classe 3500 à 4500 lpc. Le rapport

eau-ciment ne doit pas dépasser 0.45 et l'affaissement ne doit pas

excéder 3½ pouces.

On doit consacrer une attention spéciale à la compaction. Le

serrage manuel ou le vibrage doivent donner naissance à un produit

dense et homogène. Aucun de ces deux procédés ne doit être pratiqué

avec excès sous peine de provoquer la ségrégation. Les mélanges dont le

degré d'affaissement est élevé sont particulièrement sensibles.

La finition constitue une opération critique en ce sens que la

laitance en excès est sensible à l'action du gel, surtout en présence

de sels déglaçants. L'aplanissement à la règle, ou nivelage, devrait

être suivi de quelques passes à la truelle de bois ou autre méthodes de

manière à n'apporter à la surface ni eau ni particules fines. On

évitera de lisser à la truelle d'acier les bétons à affaissement normal

dans les sections horizontales qui doivent subir ultérieurement des

conditions rigoureuses. On ne tolérera le lissage à la truelle d'acier

que sur bétons à affaissement très faible ou nul; leur mise en place et

leur compaction sont toutefois plus onéreuses, et l'entraînement d'air

est difficile à réaliser; aussi ne les emploie-t-on normalement pas à

l'extérieur.

Une bonne méthode de durcissement est nécessaire pour assurer une

maturité adéquate. On peut dire, indépendamment du rôle important joué

par l'air entraîné, que plus la période d'hydratation optimale est

longue, plus résistant sera le béton aux dommages causés par le gel.

Suivant la rigueur des conditions régnantes, la période minimale de

cure humide par températures modérées devra varier entre 3 à 10 jours.

On peut hâter la maturité en utilisant des ciments à haute résistance

initiale (méthode onéreuse) ou un adjuvant accélérateur de prise.

Le séchage à l'air du béton après durcissement initial est

essentiel dans tous les cas où existe une probabilité d'exposition à

l'action des sels déglaçants. On procédera à la mise en place des

bétons de dalle-sur-sol longtemps à l'avance de l'arrivée des

températures inférieures au point de congélation; ils pourront ainsi

bénéficier d'une période de séchage suffisante et parvenir à maturité.

L'application d'un hydrofuge clair et pénétrant, tel que l'huile de

lin bouillie, constitue une étape finale ordinairement réservée à des

surfaces telles que les sols de garage qui auront à subir des

conditions sévères imposées par les sels déglaçants. On peut s'attendre

à ce qu'un traitement de cette nature entraîne un certain changement de

couleur.

L'exposition à l'eau de mer entraîne au Canada des conséquences

sérieuses en raison de la conjugaison des conditions de gel et de la

haute teneur en humidité au niveau et au voisinage de l'eau. Le facteur

durabilité exige, en ce cas la prise de précautions consistant, en plus

de l'entraînement d'air, dans une densité élevée et une porosité

faible. Les sections des structures hydrauliques soumises au gel et au

dégel requièrent des précautions analogues.

Il est intéressant de noter que certains bétons à base de granulats

légers peuvent acquérir, malgré leurs coefficients d'absorption élevés,

une extrême résistance à l'action du gel, et même a celle des sels

déglaçants, s'ils contiennent de l'air occlus. Il existe, d'un autre

côté, des bétons dont la fabrication repose sur des procédés spéciaux

de préfabrication excluant l'entraînement d'air et qui semblent

bénéficier d'une résistance élevée aux conditions les plus rigoureuses.

Conclusion

Que l'entraînement d'air soit, ou non, spécifié, les fabricants de

béton préparé fournissent généralement pour structures exposées un

béton à air occlus. Ils préfèrent d'une part limiter le nombre des

mélanges et l'emploi d'un agent entraîneur d'air présente les avantages

supplémentaires d'une meilleure ouvrabilité, une diminution de l'eau de

gâchage et du ressuage et une résistance souvent amélioré. Les

fabricants sont également conscients du fait qu'ils sont responsables

de la fourniture d'un béton dont le comportement sera satisfaisant. Si,

comme c'est parfois le cas lorsqu'on veut assurer à un plancher

intérieur la qualité optimale de finition, un acheteur désire un béton

non traité à l'entraînement d'air, il sera bien avisé de la spécifier.

L'emploi d'air entraîné dans le béton ne garantit pas à lui seul la

résistance aux dommages dûs au gel. On devra, de plus, suivre les

différentes étapes mentionnées dans le paragraphe traitant des méthodes

appropriées. Un béton dense, bien compacté, dont le rapport eau-ciment

est faible, peut acquérir une résistance élevée aux conditions

hivernales.

La vaste expérience acquise en laboratoire et sur chantiers montre

l'importance du rôle joué, dans la conception d'éléments et de

structures en béton, par des dispositifs de drainage et d'écoulement

adéquats.

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