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Posté par bentafat_rachid

Emploi de vieilles briques dans les nouvelles construction

Publié à l'origine en février 1974.

T. Ritchie

Au cours des dernières années l'emploi de briques de récupération

provenant de bâtiments démolis est devenu au Canada une mode populaire.

Tantôt ce sont d'anciens bâtiments ayant une signification historique

qui fournissent les briques de cette nature, tantôt ce sont les

constructeurs qui s'intéressent uniquement à l'apparence du matériau.

Il peut posséder une chaude couleur rouge, une texture superficielle

sablonneuse, les formes et dimensions irrégulières caractéristiques des

briques « moulées à la main », ou une combinaison de certaines de ces

qualités. Il se peut aussi, dans d'autres cas, que le souci d'économie

joue un rôle; le choix de briques récupérées de préférence à des

briques neuves reflète alors simplement le fait que leur prix d'achat

est moindre.

Les caractéristiques qui précèdent justifient peut-être leur emploi,

mais seul un petit nombre de ceux qui se proposent de bâtir en

utilisant des briques récupérées se rendent compte de ce que

l'obtention de résultats satisfaisants dépend beaucoup plus des

conditions d'emploi que dans le cas de briques neuves. Lorsqu'on

utilise des briques récupérées à cause de l'effet décoratif qu'elles

produisent sur les murs et les cheminées intérieurs, il est rare qu'on

éprouve des déboires parce que les agents normaux de décomposition

n'interviennent pas dans de telles conditions de service. Dans les murs

et cheminées extérieurs, où les briques sont exposées aux intempéries,

le risque de détérioration est beaucoup plus grand.

Quels que soient l'enrichissement artistique et l' « atmosphère »

conférés par les vieilles briques à un bâtiment -- et, sous ce rapport,

l'effet obtenu peut être remarquable -- leur exposition aux intempéries

engendre des conditions spéciales dont le constructeur doit tenir

compte. De nombreuses difficultés survenues sur des murs construits

avec des briques récupérées ont été portées à l'attention de la

Division des recherches sur le bâtiment. Il s'agit en particulier de la

ruine et de l'effritement qui peuvent survenir peu de temps après

l'achèvement du bâtiment (Figure 1). Fréquemment aussi on observe des

efflorescences et des infiltrations d'eau de pluie. L'objet du présent

Digest est d'étudier les propriétés des briques récupérées et leur

influence sur le comportement des bâtiments. On présentera en outre des

suggestions relatives à leur emploi pour le cas où le constructeur

estime qu'il est nécessaire et désirable.

138f01.gif

Figure1. Un mur de briques récupérés de vieux bâtiments démolis endommagé

après un an de service par effritement de nombreuses briques et

production d'efflorescences.

Propriétés des Vieilles Briques

Les briques que l'on peut récupérer de bâtiments démolis sont celles

qui ont été posées avec du mortier de chaux. Le mortier contenant du

ciment Portland est ordinairement trop résistant et trop difficile à

enlever sans endommager les briques pour que l'opération de

récupération soit justifiée. On a cessé d'utiliser le mortier de chaux,

tout au moins dans les grands bâtiments, depuis les années 1920. Les

briques disponibles ont donc été fabriquées il y a plus de cinquante

ans.

Les briques datant d'un demi-siècle diffèrent par certains côtés

importants de celles qui sont fabriquées aujourd'hui. Elles présentent

des différences non seulement dans la manière de façonner l'argile en

forme de briques, mais aussi dans le mode de cuisson. On utilisait

autrefois la méthode de la boue molle, suivant laquelle on mélangeait

l'argile et le sable avec une quantité d'eau suffisante pour produire

une masse plastique à laquelle on donnait sans peine la forme d'une

brique. On obtenait ainsi des briques de structure généralement plus

poreuse qu'en utilisant le procédé de refoulage utilisé aujourd'hui par

la majorité des producteurs de briques canadiens. La cuisson des

briques était en outre exécutée autrefois dans des fours où

intervenaient des variations considérables de température; aussi nombre

d'entre elles étaient-elles insuffisamment cuites. Nommées « saumons »,

ces briques étaient moins résistantes, plus poreuses et moins durables

que les briques du même four ayant subi une forte cuisson*.

Les briques extraites du four étaient, il est vrai, classées en

produits bien cuits et insuffisamment cuits (la séparation était faite

d'après la couleur, et les couleurs les plus accentuées correspondaient

aux briques les plus cuites). Il n'en existait pas moins des variations

beaucoup plus larges dans les propriétés des briques livrées sur le

chantier de construction que ce n'est le cas aujourd'hui où l'on peut

employer des méthodes plus précises de mise en forme et de cuisson.

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