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Posté par bentafat_rachid

Altération des matériaux organiques de construction due à l'atmosphère

Publié à l'origine en décembre 1973.

H.E. Ashton

La durabilité des matériaux utilisés en construction et exposés

subséquemment à l'atmosphère est d'un grand intérêt pour l'architecte,

l'entrepreneur et l'utilisateur final. Le présent Digest étudie les

effets exercés par les agents atmosphériques sur les matériaux de

construction classés sous la rubrique "organiques".

Composition des Matériaux Organiques

Il existe 92 éléments chimiques naturels. Peu d'entre eux,

cependant, sont assez abondants pour que l'on puisse en faire un large

usage. On peut employer les métaux, tels que le fer, l'aluminium, le

zinc et le cuivre sous leur forme élémentaire mais la plupart d'entre

eux sont cependant si réactifs qu'ils n'existent normalement qu'alliés

à un ou deux autres éléments dans de petites molécules simples. Le

chlorure de sodium (sel ordinaire) et l'hydroxyde de calcium (chaux

éteinte) sont des exemples de composés de ce genre.

Un élément, le carbone, peut donner naissance, à partir de lui-même

et en se combinant avec d'autres éléments, à des composés qui peuvent

contenir de deux à plusieurs centaines de milliers d'atomes par

molécule. La disposition générale des atomes de carbone, anneaux ou

chaînes, et l'ordre d'assemblage de différents groupes dans la molécule

engendrent, de plus, des composés différents. Il en résulte un nombre

presque illimité de composés du carbone et ce sont eux que l'on nomme

"organiques". Il existe, comme dans la plupart des classifications, une

zone intermédiaire dans laquelle les composés peuvent être considérés

comme organiques ou inorganiques; en général, cependant, la distinction

est nette.

Les composés organiques diffèrent de la plupart des composés

inorganiques par leurs points de fusion et d'ébullition relativement

bas. Un grand nombre des composés simples sont des liquides ou des gaz,

ce qui indique que les forces d'attraction entre les petites molécules

sont faibles. Comme l'a étudié ,

les molécules organiques doivent être grosses pour posséder les

propriétés permettant de les employer dans un matériau de construction.

Même la plupart des grosses molécules (polymères) fondent même ou se

décomposent à des températures allant de 300 à 400°C. Le carbone étant

susceptible de s'oxyder pour former le gaz carbonique, et l'hydrogène

ordinairement présent s'oxydant pour former de l'eau, les composés

organiques, à des températures élevées et en présence de l'air, sont

rarement aussi stables que les matériaux inorganiques. Malgré la

simplicité moléculaire qui peut caractériser ces derniers, les forces

d'attraction y sont généralement puissantes et se traduisent par des

points de fusion et des résistances structurales dont les valeurs sont

élevées. D'un autre côté, en raison de leurs bas points de fusion, les

polymères organiques sont faciles à modeler aux formes désirées et

généralement moins cassants.

Types de Matériaux Organiques de Construction

On peut classer les matériaux organiques employés à l'extérieur ou

l'intérieur des édifices d'après l'usage qu'on en fait. Ils comprennent

les produits liquides de revêtement (peintures), les plastiques, les

mastics d'étanchéité et les matériaux pour toitures. On place souvent

le bois dans une catégorie à part; il n'en est pas moins un matériau

organique de construction. Les matériaux organiques contiennent

fréquemment des composés inorganiques tels que des pigments; les

propriétés fondamentales du mélange dérivent cependant de la matrice

organique dans laquelle les particules sont dispersées. Les différences

existant entre les diverses sortes de matériaux organiques sont dues

surtout au type et au poids moléculaire de la résine ou du liant

utilisé.

Les revêtements étant appliqués sous forme de liquides destinés à se

solidifier, leur grosseur moléculaire originale varie de petite à

moyenne, et n'acquiert jamais des dimensions extrêmement importantes,

même lorsque le film est complètement durci. Dans le cas des matériaux

à faible poids moléculaire, le polymère final est généralement produit

après application, .

Si la résine est déjà polymérisée avant l'application, on nomme laque

le produit de revêtement s'il est dissous dans un solvant, ou peinture

au latex s'il est dispersé dans l'eau. En raison de leur grosseur

moléculaire, les revêtements ne bénéficient pas d'une grande résistance

structurale; aussi les applique-t-on sur des subjectiles.

Si l'on augmente les dimensions moléculaires dans le but d'obtenir

des revêtements plus résistants, la viscosité des résines dissoutes

croît tellement que la quantité de solvant nécessaire pour permettre

l'application conduit à des films minces inutilisables. Pareillement,

les résines dispersées durcissent trop pour s'écouler après application

en un film continu. Il est donc indispensable de recourir à d'autres

méthodes d'application. L'une d'elles consiste à fondre à chaud soit la

résine elle-même, soit une de ses solutions. Dans ce dernier cas, on

procède à l'application du matériau par pulvérisation à chaud, la

résine solide étant fondue après avoir été appliquée sous forme de

poudre sèche ou de dispersion.

À une augmentation du poids moléculaire correspond aussi un

accroissement de la résistance structurale résultant de l'attraction

moléculaire plus élevée et de l'enchevêtrement de longues chaînes. La

nécessité d'un subjectile disparaît lorsque le matériau devient assez

résistant pour se soutenir à la température d'emploi; on le désigne

alors sous le vocable de plastique. Au sens strict, tout matériau

présentant une fluidité plastique sous température normale est un

plastique; mais on en est venu à appliquer ce terme surtout aux

matériaux organiques auxquels on peut, à un moment opportun de la

fabrication, donner la forme désirée par moulage ou coulage à chaud, ou

sous pression, ou les deux à la fois. L'état des plastiques peut varier

de dur et cassant (chlorure de polyvinyle non plastifié) à mou et

flexible (mousse d'uréthane et caoutchouc synthétique). Là encore la

délimitation entre plastiques et revêtements est imprécise. Une résine

peut, dans certains cas, être appliquée fondue, alors qu'on la nomme

plastique, ou en solution, tandis qu'on la nomme revêtement.

Les mastics d'étanchéité contiennent des résines dont la grosseur

moléculaire est moyenne en comparaison de celle des résines entrant

dans les produits de revêtement avant leur application et de celle des

plastiques parce qu'ils doivent détenir certaines propriétés spéciales

leur permettant de remplir leur fonction. Ils doivent être suffisamment

fluides pour pouvoir être appliqués, sans l'être assez pour couler hors

des joints; ils sont, de ce fait, plus visqueux que les revêtements

liquides. Ils doivent cependant conserver leur élasticité et ne pas se

solidifier à la manière des revêtements. Les mastics d'étanchéité

subissent donc une réticulation moins prononcée en cours de

durcissement et s'apparentent de près aux caoutchoucs.

La composition des membranes organiques de toiture a été, jusqu'à

une époque récente, presqu'exclusivement basée sur l'asphalte ou le

goudron bitumineux amenés au point de viscosité permettant leur

application par emploi de solvants (application à froid ou "bitume

dilué") ou à chaud. La résistance structurale s'obtient généralement au

moyen de deux ou trois plis de renforcement, l'imperméabilité étant

assurée par la base de bitume ou de goudron. Absorbant, du fait de leur

couleur noire, la plus grande partie de la radiation incidente, ces

matériaux se détériorent sous l'action de la lumière solaire et les

films minces se craquellent rapidement en forme de petits carrés. On

doit donc les appliquer sur les toits sous forme de films relativement

épais et on encastre du gravier de couleur pâle ou blanche dans la

couche superficielle afin de les protéger contre la lumière solaire et

d'abaisser par réflexion la température de surface. On a introduit au

cours des dernières années une technique de confection des toits basée

sur l'application de résines synthétiques à l'état liquide ou sous la

forme de films. Ces matériaux sont disponibles en blanc ou en couleurs

claires, mais la plupart d'entre eux ont jusqu'à maintenant une

fâcheuse propension à capter la saleté ou à fariner.

Le bois est un matériau organique dont les molécules ont un poids

moléculaire extrêmement élevé. En plus des forces normalement

puissantes qui s'exercent entre grosses molécules, les groupes

chimiques de la cellulose exercent une attraction supplémentaire et

s'enchaînent en masses. Ils exercent également leur attraction sur

l'eau, phénomène qui explique la facilité avec laquelle le bois est

gonflé par l'eau; les masses qu'ils forment sont toutefois également

cimentées les unes aux autres par un matériau nommé lignine dont les

propriétés hydrofuges sont plus prononcées. En raison de cette

structure, aucun solvant n'agit sur la cellulose à moins qu'on ne l'ait

préalablement modifiée par un procédé chimique. Le bois se formant sous

l'action d'un organisme vivant qui doit lutter pendant son existence

contre certaines forces, sa structure présente une orientation très

marquée. Cette dernière est à l'origine des différences considérables

survenant dans les changements de résistance et de dimensions

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Posté par bentafat_rachid

Altération due aux Agents Atmosphériques

Le processus d'altération due aux agents atmosphériques se définit

comme étant l'action des éléments atmosphériques ayant pour effet de

modifier la couleur, la texture, la composition ou la forme des objets

qui y sont exposés et de les conduire finalement à la désintégration ou

à l'impossibilité de remplir leurs fonctions. Ces éléments

atmosphériques, bien connus, sont la radiation, l'humidité, les

conditions thermiques et les gaz.

La radiation solaire à la surface terrestre se compose de portions

du spectre, voisines de l'ultraviolet, visibles et voisines de

l'infrarouge. L'humidité résulte de la pluie (ou de la neige), de la

vapeur d'eau (humidité) et de la vapeur d'eau condensées (rosée ou

givre). Les effets thermiques des intempéries résultent de la présence

ou de l'absence de chaleur (hautes ou basses températures) et de la

vitesse de passage de l'une à l'autre (choc thermique). Les gaz

susceptibles d'intervenir directement dans les processus d'altération

sont l'oxygène et le gaz carbonique, normalement présents, et des

éléments polluants tels que l'ozone, le bioxyde de soufre et les oxydes

de l'azote.

Radiation

Conformément à la description donnée au paragraphe intitulé

"Composition des matériaux organiques de construction", ceux-ci se

composent en majeur partie de molécules formant de longues chaînes avec

charpente carbone à carbone. Ces molécules s'attirent réciproquement

sous l'effet de forces secondaires quoique, dans le cas où le matériau

est réticulé il existe également de liens chimiques entre les longues

chaînes. Il est possible de calculer la quantité d'énergie nécessaire

pour briser ces liaisons primaires et disloquer ainsi les molécules

individuelles. À mesure que diminue la longueur d'onde de la radiation,

son énergie augmente et atteint, à la longueur d'onde 350 nm, l'énergie

de rupture des liaisons de carbone. Cette valeur est dans le domaine de

la radiation solaire atteignant le niveau de la mer. La proportion de

radiation de courte longueur d'ondes est heureusement faible au niveau

de la surface terrestre de sorte que l'intensité des longueurs d'onde

les plus destructrices s'y trouve considérablement réduite. Les rayons

ultraviolets constituent environ 10 pour cent de l'énergie de

rayonnement du soleil; au niveau de la surface terrestre, ils ne

constituent cependant, à midi, que 5 à 7 pour cent de l'énergie; les

rayons UV biologiquement actifs représentent un pour cent environ de

l'énergie totale. La diffusion atmosphérique ayant lieu sous des angles

plus faibles, les proportions sont notablement moindres avant et après

midi. S'il en était autrement, aucun matériau organique ne

bénéficierait à l'extérieur d'une durabilité quelconque.

La dégradation des matériaux organiques de construction imputable aux

rayons UV peut suivre deux processus. Dans certains, l'énergie

déclenche un processus inverse de celui de la réaction de

polymérisation qui donne naissance aux grosses molécules. On dénomme

dépolymérisation ce phénomène qui conduit à des désordres

catastrophiques. Comme il s'agit d'une réaction en chaîne, l'objectif

des chimistes en matériaux consiste à empêcher son déclenchement; une

tâche plus facile de mentionner que d'accomplir. Le remède le plus

courant consiste à incorporer des pigments qui réfléchissent les rayons

UV ou les absorbent de préférence aux polymères; tel est le cas pour le

noir de carbone dans le polyéthylène. Dans le cas de l'autre mécanisme

de dégradation, les molécules plus petites taille engendrées par

scission d'une chaîne réagissent fréquemment au travers des chaînes. Il

en résulte une réticulation plus importante que celle qui existait à

l'origine et le matériau devient plus dur et plus cassant. Si un

matériau exige une certaine flexibilité pour pouvoir remplir ses

fonctions, la fragilité induite provoque sa fissuration. La plupart des

défaillances des matériaux organiques de construction surviennent de

cette manière. Le mot "fissuration" désigne ces défaillances

lorsqu'elles ont lieu sur une grande échelle; on leur applique le terme

"fendillement" lorsqu'elles surviennent sur une échelle réduite et

forment un motif quadrillé. L'altération des plastiques sur petite

échelle s'appelle "craquelage"; dans le cas des revêtements, le

fendillement microscopique produit le farinage, à mesure de l'érosion

de la couche superficielle.

Si résistant un matériau organique puisse-t-il être lui-même, il

sera sujet à changements indésirables infligés par la lumière

ultraviolette s'il est coloré et si le colorant (nombre d'entre eux

sont organiques) n'est pas résistant. Une décoloration, d'ordinaire

inacceptable, se produira. La lumière ultraviolette peut également

occasionner le jaunissement. Elle peut altérer la structure chimique

d'une résine de manière que celle-ci absorbe la lumière bleue visible

et semble jaune. La lumière visible a heureusement pour effet, dans de

nombreux cas, de pâlir ces couleurs induites.

La radiation à courte longueur d'onde possédant seule une énergie

suffisante pour rompre les liaisons primaires, la radiation à longueurs

d'ondes plus longues n'affecte que directement les forces secondaires.

La radiation visible et infrarouge engendre surtout des hausses de

température et, par suite, un amollissement des matériaux pauvres en

réticulation. Une augmentation de la vitesse des réactions chimiques

éventuellement dues à d'autres causes en résulte indirectement. La

hausse de température due à la radiation solaire peut être considérable

Humidité

L'eau est un des éléments atmosphériques les plus répandus. L'effet

du gel de l'eau n'endommage pas les matériaux organiques de

construction, hydrophobes et non poreux pour la plupart, aussi

facilement que nombre de matériaux inorganiques. Elle provoque aisément

le gonflement du bois, qui est composé d'un polymère hydrophile sous

forme cellulaire. Le polymère ne se dissout, ni ne réagit cependant en

présence de l'eau. Il en résulte que le gonflement du bois n'engendre

pas sa désintégration même en cas de gel ultérieur. La dégradation du

bois par les micro-organismes, même celle que l'on désigne sous le

terme de "pourriture sèche" , n'est possible qu'en présence de l'eau.

Immergés dans l'eau, certains revêtements organiques prévus pour

emploi sur bois, en particulier les peintures à l'huile dont les

pigments consistent d'oxydes de zinc et de titanium, gonflent de façon

marquée. Lorsque l'eau (qu'elle provienne de l'extérieur ou de

l'intérieur d'un édifice) s'amasse au dos d'un tel film de peinture,

elle s'étend sur une surface supérieure à la face correspondante du

subjectile et se trouve écartée de la surface, produisant des

boursouflures. L'eau peut également causer la boursouflure des

revêtements qui ne gonflent que légèrement, si l'humidité s'amasse à

l'interface en quantité supérieure à celle qui peut être transmise à

travers le film. Le boursouflage se produit lorsque la pression

hydrostatique excède la résistance adhésive du film. En raison de ce

qui précède, on considère comme paramètres importants pour l'évaluation

des revêtements extérieurs du bois, les propriétés de gonflement, la

perméabilité et l'adhérence à des surfaces humides. L'humidité peut

dégrader les revêtements de métaux si elle peut traverser le film et

engendrer la corrosion dont les produits sont susceptibles d'en

provoquer l'éclatement.

L'eau n'affecte généralement ni les matériaux de toiture utilisés en

raison de leur capacité d'imperméabilisation, ni les plastiques. Les

plastiques renforcés par fibre de verre peuvent subir des dommages si

les fibres sont trop près de la surface où si la résine se détériore

sous les influences atmosphériques. Ces cas permettent en effet à l'eau

de cheminer le long des fibres comme sur une mèche et d'amoindrir leur

rôle renforçant. L'eau congelées sous forme de grêle peut, sous

l'impact, endommager les plastiques cassants. Les mastics d'étanchéité

se montrent dans l'ensemble insensibles à l'eau; elle peut toutefois

détruire leur adhérence si elle parvient à accéder à l'interface. Ces

ruptures se produisent le plus souvent sur subjectiles poreux

susceptibles d'absorber de l'eau.

Température

La température peut engendrer des phénomènes physiques ou chimiques.

Dans le premier cas, les variations de température altèrent les

caractéristiques telles que la dureté et la résistance, qui sont

reliées aux propriétés d'extensibilité du matériau. Une hausse de

température amollit les matériaux tels que les thermoplastiques dont la

réticulation entre molécules est faible. Ceux dont la réticulation est

importante se décomposent habituellement avant amollissement prononcé;

tel est le cas pour les matériaux thermodurcissables.

Une baisse de température accroît la dureté ou le module des

matériaux organiques de construction; ils peuvent, en cas de

durcissement excessif, se trouver dans l'impossibilité de remplir leurs

fonctions de manière satisfaisante. Un changement de température

soudain, dans un sens ou dans l'autre, peut, de plus, en raison de la

faible vitesse de transmission de la chaleur dans la plupart des

matériaux organiques, engendrer dans leurs sections épaisses des

contraintes internes. La surface extérieure s'adapte rapidement aux

nouvelles conditions imposées par une modification de ce genre, tandis

que la portion interne se trouve encore à la température précédant le

changement. Le choc thermique peut alors provoquer soit la fissuration

superficielle si l'extérieur se contracte rapidement alors que

l'intérieur est dilaté, soit la fissuration interne sous conditions

inverses.

Dans le domaine chimique, la température modifie la vitesse des

réactions. Lente à température de la pièce dans le cas de la plupart

des matériaux, l'oxydation se produit beaucoup plus rapidement par

températures élevées.

Sauf en cas de chocs, les revêtements ne sont pas, après

durcissement, particulièrement sensibles aux basses températures. Ils

ne le sont pas davantage aux températures plus élevées subies durant le

vieillissement; elles n'exercent sur eux aucun effet direct. Les

revêtements étant appliqués en films minces, le choc thermique y est

d'ordinaire peu important

Les mastics d'étanchéité dont les formules ont été convenablement

établies résistent aux forces exercées par les hautes températures

(amollissement du matériau et dilatation thermique des éléments formant

le joint) qui ont tendance à les faire couler. Les basses températures,

comme celles qui sévissent dans la plupart des régions du Canada,

exercent des contraintes considérables sur les mastics d'étanchéité,

car ils doivent s'allonger le plus au moment où, en raison de leur

affermissement ou durcissement, ils en sont le moins capable. La

rapidité des changements de température constitue également un facteur

important parce que les matériaux organiques s'adaptent en générale

beaucoup plus facilement à la déformation dont le développement est

lent qu'à celle dont le développement est rapide.

Les plastiques destinés à être utilisés dans les édifices ne

s'amollissent pas par temps chaud; le fluage peut cependant réduire,

chez les thermoplastiques, la capacité de support d'une charge. Les

basses températures peuvent les rendre plus raide mais la plupart ne

deviennent pas plus cassant. Le chlorure de polyvinyle rigide (non

plastifié), dont on ne fait usage que dans les cas où une extrême

résistance chimique est de rigueur, et le polyméthacrylate de méthyle,

qui bénéficie d'une belle transparence, sont à l'état vitreux par

températures normales et n'offrent déjà que peu de résistance à

l'impact. Le choc thermique, surtout s'il est cyclique, peut causer la

fissuration ou l'exsudation du produit plastifiant des plastiques.

Les températures extrêmes exercent également des contraintes sur les

matériaux de toiture à base d'asphalte et de goudron. Si l'on emploie

un matériau dur afin qu'il ne coule pas sous l'effet du soleil d'été,

il peut devenir cassant et se fissurer sérieusement par basses

températures, et vice-versa. Le choix de la qualité convenant à chaque

cas exige donc un grand soin .

Devant résister à l'écoulement par températures élevées, le matériau ne

peut résister qu'au retrait uniformément réparti engendré par les

basses températures. Ce fait illustre l'importance que revêt la

conception. L'écoulement modéré qui se produit lorsque le toit atteint

des températures élevées est prévu pour remédier aux petites fissures

qui se forment par basses températures.

  • Auteur
comment_1076

Posté par bentafat_rachid

Gaz

En raison de sa forte concentration et de sa réactivité, l'oxygène

est le gaz le plus nuisible aux matériaux organiques. Les chaînons

chimiques incomplètement "saturés" ou satisfaits (dénommés en chimie

"liaisons doubles") sont particulièrement sujets à oxydation. Ce

phénomène constitue en fait la base du mécanisme de séchage des

peintures à l'huile et autres revêtements qui se solidifient par

oxydo-polymérisation. Un liant contenant exactement le nombre de

liaisons doubles nécessaires à la solidification, et non davantage,

étant irréalisable, la réaction se poursuit au-delà du stade optimal et

participe au processus de détérioration. Aussi les peintures à l'huile

qui dépendent uniquement sur ce processus de séchage, sont-elles plus

sujettes à cette oxydation continue que les revêtements qui, comme les

alkydes, relèvent d'autres méthodes de polymérisation.

Les caoutchoucs naturels et nombre de caoutchoucs synthétiques

contiennent des produits non saturés et s'oxydent de ce fait.

L'oxydation en provoque la décoloration, le durcissement, le

fendillement et, finalement, la fissuration. La nonsaturation ne

constitue toutefois pas une condition essentielle au développement du

processus d'oxydation; les polymères, tels le polystyrène et le

polyéthylène qui contiennent des atomes réactifs d'hydrogène, sont

également sujets à ces attaques. Comme la réaction ne se poursuit que

si l'oxygène se diffuse à l'intérieur du matériau l'oxydation ne se

produit souvent qu'à la surface à moins que le matériau ne consiste que

d'un film mince.

Les autres gaz importants, gaz carbonique et azote, ne réagissent

pas avec les matériaux organiques de construction; on les utilise

fréquemment en synthèse chimique à titre d'atmosphères inertes. Le

vent, mouvement rapide de l'atmosphère normale, peut, en y projetant

violemment la pluie, le sable ou la poussière, entraîner l'altération

des surfaces exposées. La dégradation des revêtements est généralement

plus prononcée sur les façades des édifices exposées au plus fort des

tempêtes.

L'ozone n'est normalement présent que dans l'atmosphère supérieure;

au niveau du sol, on peut le tenir pour un élément polluant. Étant une

modification instable de l'oxygène, contenant trois atomes au lieu des

deux normalement présents, il est extrêmement réactif. Les matériaux

oxydables réagiront donc avec l'ozone. La fissuration des caoutchoucs

due à la présence de l'ozone illustre ce phénomène. L'autre élément

polluant courant est l'anhydride sulfureux présent dans les atmosphères

industrielles du fait de l'ignition de combustibles contenant du

soufre. Il donne naissance à l'acide sulfurique susceptible de

traverser les revêtements organiques et d'attaquer les métaux

sous-jacents.

Combinaisons

L'action conjuguée de deux agents atmosphériques donne

presqu'invariablement lieu à une détérioration plus importante que

celle provoquée par un ou l'autre élément agissant seul. Nombreux sont

les exemples de cette action synergique. Lorsque des rayons

ultraviolets brisent une chaîne de polymères, l'eau peut retirer les

matériaux de faible poids moléculaire susceptibles d'agir comme agents

plastifiants, augmentant ainsi la fragilité due à la réticulation. La

couleur grise du bois exposé est due à la lixiviation par l'eau de la

lignine irradiée. Les matériaux irradiés s'oxydent beaucoup plus

rapidement que les autres et la photo-oxydation constitue l'une des

réactions majeures qui interviennent dans la dégradation. En l'absence

d'oxygène, la plupart des polymères sont beaucoup plus stables sous

l'effet de la chaleur qu'en sa présence; ils se révèlent également plus

stables sous l'effet de l'oxygène en l'absence de chaleur. On peut

mentionner à titre d'exemple le fait que, en l'absence d'oxygène, le

polystyrène durci peut être chauffé à 260°C pendant 20 heures sans se

modifier tandis que dans l'air, la chaleur ou les rayons ultraviolets

engendrent le jaunissement et la fragilité à des températures plus

basses. Les plastiques amollis par la chaleur s'érodent plus facilement

sous l'action du sable poussé par le vent. L'oxygène et l'eau

interviennent tous deux dans la rouille du fer qui soulève les

revêtements organiques. La fissuration due à l'ozone se produit plus

rapidement lorsque le matériau est soumis à une contrainte mécanique.

L'action conjuguée de trois éléments crée des effets encore plus

complexes.

Résumé

Le véritable processus d'altération dû aux agents atmosphériques

peut être extrêmement complexe mettant en jeu un bon nombre de facteurs

d'altération agissant ensemble et donnant naissance à d'autres

interactions de processus en dedans ou sur le matériau. Ce Digest s'est

efforcé de décrire les caractéristiques de divers matériaux organiques

et de traiter individuellement de leurs réactions aux facteurs

atmosphériques à titre de simplification du processus total. Il est

essentiel d'apprécier ces facteurs individuels et ces processus pour

bien comprendre le comportement d'un matériau et pour établir une base

rationnelle permettant de le prévoir

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